Trouvée sous des feuilles mortes dans les bois de Boisemont, cette petite boule brillante m’intrigue. Rien ne dépasse ! Je devine un animal qui aurait rangé ses pattes et fourré sa tête sous son abdomen. Mais quel est-il ?
Après quelques recherches, j’arrive à la conclusion qu’il s’agit d’un Glomeris marginata, un diplopode (qui possède deux paires de pattes par article), à ne pas confondre avec un cloporte qui est un crustacé terrestre et compte (seulement) 7 paires de pattes. Ce Glomeris est commun dans une bonne partie de l’Europe de l’Ouest, des Pyrénées à l’Irlande et jusqu’au sud de la Suède. Il habite les litières forestières et consomme des matières organiques décomposées.
Certaines espèces de cloportes savent se rouler en boule. Ce n’est pas le cas de celle-ci. Son aspect marbré m’incite à penser que c’est une femelle. En cliquant sur la photo, on peut voir que ses yeux sont composés de plusieurs ommatidies.
Natureparif organisait les 23 et 24 mars 2015 une formation sur la pédologie (science des sols) et les vers de terre. Ce stage avait rassemblé des participants d’horizons très divers : jardiniers, chercheurs, enseignants, gestionnaires de parcs, naturalistes, formateurs, présidents d’associations, étudiants, animateurs… Un beau brassage et des échanges très riches en conséquence !
Les cours théoriques furent complétés par une séance de travaux pratiques dans le jardin pédagogique du parc de la Villette à Paris.
Le protocole moutarde nécessite de la méthode et un esprit rigoureux pour respecter la recette, et chronométrer les temps de capture des vers qui sortent du sol. Le principe en est simple : la moutarde est un irritant qui incite les vers à quitter leurs terriers et fuir sur le sol.
Tous les vers récoltés (il faut des réflexes !) sont placés dans un récipient avec de l’eau. Ceux-ci sont ensuite comptés et triés en deux classes d’âge, les adultes (possédant un clitellum ou anneau) et les juvéniles, et quatre groupes écologiques (les épigés, les endogés, les anéciques à tête rouge, les anéciques à tête noire) à l’aide de la clé de détermination des vers de terre.
Le protocole bêche est moins cruel. Il nécessite quelques muscles, et tout autant des chaussures adaptées.
Avant de rejoindre l’alcool du pilulier pour identification ultérieure sous binoculaire, il faut prendre une photo pour noter la couleur. La pièce de monnaie n’est pas pour le photographe, elle sert à donner l’échelle.
Qui a planté ces brindilles dans le sol ? C’est le ver de terre ! Les vers du groupe des anéciques, parmi lesquels on trouve le lombric commun, construisent des cabanes constituées de débris de végétaux et de turricules (leurs excréments). En sortant la tête hors du sol, ils s’allongent et saisissent autour d’eux des fragments végétaux (ici des feuilles mortes et des brindilles). Ils entrainent dans les profondeurs de leur terrier ces éléments qui se décomposent rapidement. Les vers consomment alors cette matière organique. Regardez attentivement sous les arbres : il n’est pas rare de trouver un cabane de lombric tous les 20 centimètres.
Une étude génétique a montré que les perruches que l’on observe en Ile-de-France sont d’origine asiatique et qu’il existe deux populations séparées. Celle du nord est centrée sur l’aéroport de Roissy, celle du sud autour d’Orly. Car c’est bien par avion qu’elles sont venues nous envahir, ces populations étant les descendantes d’échappées des hangars des douanes, d’abord à Orly en 1974, puis sur Roissy au début des années 1990. Au fil des années, les populations se sont renforcées avant d’entrer dans la phase d’extension géographique que nous connaissons depuis quelques années.
Elles n’étaient pas citées sur Cergy, maintenant c’est fait. L’espèce est peut-être même nicheuse au bois de Cergy (près de la butte à Juju) où nous avons pu observer des parades amoureuses et l’entrée d’un oiseau dans la cavité d’un gros arbre à 8 mètres de hauteur, site tout à fait favorable pour sa nidification. Quelques observations récentes ont été faites aussi à Pontoise et à Saint-Ouen l’Aumône dans le secteur de l’abbaye de Maubuisson.
Dans leurs pays d’origine (les zones tropicales d’Asie et d’Afrique), elles mangent des jujubes, des goyaves, des dattes, des figues, du millet…
Chez nous, elles se sont adaptées et consomment des pommes, des cerises, les samares des érables, les graines de robiniers, de platanes et de catalpas, les arilles des ifs, éventuellement quelques fruits exotiques glanés dans les jardins botaniques.
Mais quand disparaissent les fruits, si elles passent l’hiver sans encombre, c’est essentiellement en raison du nourrissage dans les jardins : elles se gavent de grandes quantités de boules de graisse, de cacahuètes et de graines de tournesol.
Leur présence est-elle néfaste ?
Pour la production agricole, lorsqu’elles pullulent, c’est une menace pour les vignes et les vergers, éventuellement pour les champs de céréales et de tournesols. En ce qui concerne la biodiversité, il est suspecté qu’elles exercent une forte concurrence sur les populations de sitelles pour les sites de nidification. Nos sitelles en effet exploitent comme la perruche les cavités dans les grands arbres et notamment les anciens nids des pics.
Alors qu’en penser ?
La perruche à collier, espèce invasive, ne peut plus être stoppée dans son extension. Qu’on le veuille ou non, elle fait désormais partie de notre avifaune. Mais ne serait-il pas sage de pratiquer un nourrissage hivernal modéré et ciblé, en évitant de distribuer de trop grosses quantités de graines, pour ne pas favoriser la croissance démographique galopante de cet oiseau ? Sachez qu’il existe des mangeoires sélectives étudiées pour éviter les attaques des gros pillards, les plus simples consistant en une cage grillagée dont les mailles ne permettent l’accès qu’aux petits oiseaux. Ces dispositifs sont souvent installés en Angleterre en raison de la gloutonnerie des écureuils gris, autre espèce invasive.
Clergeau P., Vergnes A., Delanoue R. (2009) La perruche à collier / Psittacula krameri / introduite en île-de-France : distribution et régime alimentaire. / Alauda / (Revue internationale d’Ornithologie) 77(2):121-132.
Phyt’Ornement FREDON Ile-de-France n°8-2014 du 8 mai 2014
Du 20 au 24 mai, c’est la fête de la nature et la liste des manifestations prévues est en ligne sur le site officiel de la fête de la nature. Trois manifestations labellisées sont pour l’instant recensées pour l’agglomération de Cergy-Pontoise :
Si vous souhaitez participer ou organiser une manifestation rendez-vous sur le site de la fête de la nature.
L’organisateur peut être un professionnel, une association, une collectivité, une entreprise, un enseignant, un animateur… et même un simple particulier. L’inscription d’activités est possible sur le site de la fête de nature jusqu’au 15 mai.
Pour les participants, le site présente dans ses fiches détaillées, les modalités d’inscriptions (onglet : participer) et la localisation de la manifestation. Attention, les places sont limitées !
Dernier jour pour aider au financement du plan d’action national en faveur des insectes pollinisateurs sauvages mené par l’OPIE en partenariat avec le ministère de l’écologie.
L’OPIE, l’office pour les insectes et leur environnement, est une association de sensibilisation, d’information, de formation et de protection de la diversité des insectes en France. Elle est domiciliée à Guyancourt dans la région Ile-de-France. Sa campagne de financement participatif qui se termine aujourd’hui, permettra de mettre en œuvre le plan d’action national pour les insectes pollinisateurs sauvages.
L’objectif ? Mieux connaitre les pollinisateurs sauvages (et ils sont nombreux à œuvrer au côté de l’abeille domestique : papillons, mouches, coléoptères et plus de 900 espèces « d’abeilles sauvages »), mieux les faire connaitre et proposer des actions pour préserver ces pollinisateurs tant ils sont indispensables.
Vous pouvez contribuer au projet à partir de 5 euros.
Au pied de la Philharmonie de Paris, sur une pelouse du parc de la Villette, j’ai observé ces jours-ci une nouvelle danse très à la mode : mouettes rieuses, étourneaux, merles, tout le monde s’y mettait (avec plus ou moins d’élégance). Surclassant les autres oiseaux par son sens du rythme et sa virtuosité, le meilleur artiste était incontestablement le goéland.
Y aurait-il un rapport avec le célèbre festival de hip-hop de la Grande Halle de la Villette ?
Pas du tout ! Il s’agit d’une technique apprise par ces oiseaux pour faire sortir les vers de terre dont ils se nourrissent. Les lombrics en effet sont sensibles aux vibrations. On prétend qu’ils fuient à l’approche des taupes. Cela me paraît une explication plausible. En tout cas, ça fonctionne !
La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP) a adopté une charte du jardinage collectif. Ce document rassemble les valeurs qu’elle reconnaît au jardinage collectif lorsqu’il est pratiqué dans le respect de l’environnement, la concertation et l’ouverture sociale.
Ce texte a été préparé avec la collaboration du Conseil Consultatif du Développement durable de l’Agglomération de Cergy-Pontoise.
La CACP propose aux communes, aux autres propriétaires de jardins collectifs et aux structures locales de jardinage collectif d’adopter à leur tour cette charte, afin d’affirmer le partage de ces valeurs.
Cette charte pourra utilement être annexée aux conventions de mise à disposition de terrains pour un usage de jardinage collectif.
Comment faire pour rejoindre les signataires de la charte, dont la liste sera tenue à jour dans cet article ?
pour une collectivité : adressez-nous la copie de la délibération d’adoption de la charte sur biodiversite@cergypontoise.fr
pour un autre propriétaire de terrain à usage de jardin collectif, une association ou un collectif de jardins familiaux ou partagés : imprimez la charte, signez-là et adressez-nous en une copie sur biodiversite@cergypontoise.fr
Les signataires de la charte :
La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise
La ville de Maurecourt
La Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs
L’Association des Jardins Familiaux des Coteaux de Cergy
Le club jardinage du collège des Touleuses
L’Association les Joyeux Jardiniers de Jouy
La ville de Vauréal
La ville de Cergy
Agenda :
Vous pouvez dores et déjà retenir votre soirée (de 18h à 20h) du lundi 1er juin 2015 : un « rendez-vous du développement durable », sera consacré au thème du jardinage collectif. Le programme de cette soirée, en cours de mise au point, sera relayé dans un prochain article.
Très bizarre, cette vielle branche de bouleau trouvée dans un tas de bois abandonné en forêt ! Qui donc a fait ces trous ronds bien alignés ? Un maniaque de la perceuse ? Un champion de tir à la carabine ?
Le bois était tellement décomposé que la branche s’est vidée du terreau qu’elle contenait lorsque j’ai voulu la redresser. Vu de l’intérieur, il apparaît que les trous sont reliés par une galerie.
J’ai trouvé la clé du mystère dans une vieil ouvrage sur les coléoptères. De tels alignements sont la signature d’une espèce de scolyte inféodée aux bouleaux : Scolytus ratzeburgii, nommé aussi grand scolyte du bouleau.
Ces trous sont les orifices d’accouplement par où le mâle s’introduit et féconde la femelle à mesure de sa progression dans sa galerie de ponte. Les œufs fécondés donnent naissance à des larves qui creusent sous l’écorce des galeries perpendiculaires à la galerie maternelle, puis divergentes.
On voit, de part et d’autre de la galerie maternelle large et droite, les encoches de ponte prolongées par les galeries larvaires sinueuses dont la largeur augmente avec la croissance de la larve.
Les scolytes sont des insectes utiles dans le processus de décomposition du bois. En cas de pullulations, ils peuvent cependant causer de grands dégâts.
Pas besoin de s’inscrire, il suffit de venir au départ ou à l’une des étapes indiquées dans le programme, où sont prévues des animations. Si vous aimez marcher, vous pourrez faire un bout de chemin en joyeuse compagnie avec le troupeau.
En soulevant l’écorce d’un tronc pourri dans le parc du château de Menucourt, j’ai trouvé cet animal étrange de presque trois centimètres de long. On dirait un mille-pattes, mais qui n’aurait que six pattes ! A ce détail, on comprend qu’il s’agit bien d’un insecte et non d’un myriapode. C’est même la larve du plus chic de nos coléoptères forestiers : le cardinal.
La larve du cardinal est une carnassière. Elle dévore d’autres larves d’insectes et petits animaux qui vivent sous les écorces des branches pourries, qu’elle pince à l’aide de ses mandibules acérées. Ses antennes lui servent sans doute à repérer ses proies.
On peut trouver en Ile-de-France deux espèces de Pyrochroa. Sur la photo ci-dessus, on reconnait Pyrochroa serraticornis à sa tête rouge, Pyrochroa coccinea ayant la tête noire. Et comme ses antennes ne sont pas pectinées, on sait que c’est une femelle.
L’adulte du cardinal à tête rouge fréquente les plantes basses des clairières et se nourrit de sève ou de nectar.